L’élevage d’insectes est une activité à usage professionnel ou privé, exercée par passion ou à but commercial. Selon l’endroit du monde où l’on se trouve, nous n’entretenons pas les mêmes rapports avec eux.

Les insectes occupent une place prépondérante dans l’écosystème. Ils nettoient, recyclent et fertilisent le sol en mangeant plantes mortes et déjections animales. Ils fournissent de l’engrais grâce aux déchets qu’ils rejettent et favorisent la production d’humus pour les sols. En transportant le pollen d’une fleur à l’autre, les insectes les pollinisent et favorisent leur reproduction. La nature étant bien faite, les couleurs éclatantes des plantes et leur nectar les attirent inévitablement afin qu’elles puissent être fécondées.

Les insectes sont indispensables dans la complexe chaîne alimentaire, étant la source principale de nourriture pour beaucoup d’espèces animales. Sans eux, l’espèce humaine ne survivrait pas.

 

L’élevage domestiques d’insectes 

Les insectes élevés à des fins utilitaires:

L’élevage d’insectes le plus connue auprès du grand public reste l’apiculture. Les abeilles à miel sont élevées pour exploiter tous les produits de la ruche: miel, pollen, cire, gelée royale…Ces produits nobles sont récoltés de la façon la plus traditionnelle qui consiste à retirer le miel manuellement à la plus moderne qui utilise la méthode de l’insémination artificielle pour augmenter la production de miel. Autres insectes producteurs de matière première, les vers à soie dont l’élevage s’appelle la sériciculture. Le vers à soie est la chenille du Bombyx du mûrier, son cocon résulte de sa précieuse matière fibrineuse sous forme de bave abondante qui par la suite va durcir.

Les insectes utiles dans le domaine de la lutte biologique:

Les cultures sont protégées grâce aux insectes prédateurs tels que la coccinelle efficace contre les moucherons ravageurs et le trichogramme, guêpe minuscule friande d’œufs de moucherons qui sont un réel fléau pour les plants. Des laboratoires publics ou privés ont en charge de trouver des méthodes de lutte contre les insectes ravageurs et disposent continuellement d’un stock massif d’œufs ou de larves pour essayer de trouver un hybride assez efficace pour lutter radicalement contre les infestations de nuisibles des champs.

Les insectes élevés à but pédagogique et scientifique:

On trouve souvent des terrariums ou vivariums d’insectes dans les salles de classes afin d’observer les cycles de vie des insectes, leurs différents stades de mue, leur méthode d’alimentation, de reproduction et leur mort. Il existe des fourmilières, des vivariums de phasmes…Ainsi, les enfants, dès la primaire, développent leur capacité d’observation et procèdent à des expériences enrichissantes. Cet exercice permet de combattre une certaine appréhension qu’ils peuvent ressentir face à une espèce d’insectes donnée.

Les insectes élevés par passion:

C’est une activité qui demande de la rigueur et un travail consciencieux. Élever des phasmes, des grillons ou des papillons chez soi doit être un acte réfléchi car il est souvent interdit de relâcher certaines espèces d’insectes exotiques dans la nature sous peine de poursuites légales. Une lassitude peut s’installer après l’excitation de la nouveauté et l’éleveur amateur prend le risque d’être dépassé par leur nombre toujours croissant. Cette activité demande un investissement personnel et financier: l’environnement des insectes doit être recréé pour leur confort. Il faut pouvoir s’approvisionner régulièrement en aliments frais, en feuillages et être rigoureux concernant l’hygiène en ne laissant pas la nourriture pourrir dans le vivarium.

L’entomophagie, les insectes au menu:

Dans nos mentalités et cultures occidentales, nous n’avons pas encore intégré la possibilité que des insectes puissent être mangeables. Pourtant, ils ont une haute valeur nutritionnelle, constitués de protéines, vitamines et minéraux. Dans certaines cultures, c’est un fait depuis longtemps intégré, en Afrique, en Asie et en Amérique Centrale. Précisément dans près de 90 pays au monde, soit des centaines d’espèces consommées dans 80% des pays en voie de développement. Là où la viande est onéreuse et rare dans les assiettes, les insectes constituent une source excellente en protéines et vitamines pour sortir de la malnutrition.

Manger des insectes en Occident: réservé aux connaisseurs?

Dans nos pays, on connaît peu à peu ce nouveau régime alimentaire en ouvrant des restaurants spécialisés pour amateurs d’insectes cuisinés, en créant des blogs et des sites spécialisés qui favorisent l’échange de recettes.
Mais le rejet psychologique est majoritairement plus fort, l’insecte étant perçu comme sale et porteur de germes. L’image d’asticots grouillants dans des aliments périmés marque notre imaginaire. Et pourtant, nous mangeons à notre insu près de 500 grammes d’insectes par an et par personne, une partie des fruits, des légumes, des soupes en briques et autres confitures étant régulièrement contaminés par les vers.
Certains pays occidentaux se lancent dans la production d’insectes à destination de pays où ils sont consommés en masse. Au Pays-Bas, des producteurs d’insectes se sont réunis en association et produisent des dizaines de tonnes de vers de farine pour l’alimentation animale mais aussi l’alimentation humaine. Depuis 2008, L’agence des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Environnement milite pour développer l’élevage d’insectes et freiner la production carnée.

L’exemple chinois:

En Chine, on construit des usines d’insectes uniquement destinées à la consommation humaine pour nourrir les chinois friands de vers de bambou ou de larves séchées. Dans les marchés des provinces chinoises, il n’est pas rare de voir sur les étals des nids de guêpes dont les larves, une fois retirées des alvéoles, seront dégustées cuites. Certains insectes sont un véritable met de luxe, comme la tarentule consommée frite dans l’huile. La dégustation de criquets ou de larves est plus courante.

Des insectes pour préserver l’environnement:

La production massive d’insectes n’est pas comparable à celle de la viande bovine ou porcine en terme de pollution des sols et de l’air. Ils présentent un meilleur rendement que le bétail habituel. Ils ont besoin de moins d’eau et leur production n’implique pas une flambée de l’émission de gaz à effet de serre. Les insectes produisent autour de 300 œufs à chaque ponte et ont besoin de peu d’espace. Ils ne dégagent pas de substances nocives comme c’est le cas avec l’élevage porcin.

Élever des insectes pour nourrir d’autres animaux:

Les reptiles, animaux de compagnie à la mode, ont besoin de différentes espèces d’insectes à leur menu en fonction de leur stade, petits ou adultes. Leur maître doit se fournir dans les magasins spécialisés en blattes d’Afrique, vers de farine, asticots ou grillons.
Il peut aussi développer sa production d’insectes et en voir les avantages. C’est moins coûteux que de s’approvisionner en animalerie, les menus varient chaque jour.